Apnée du sommeil et ronflement

Apnée du sommeil et ronflement
Le ronflement est un son d’intensité variable qui résulte des vibrations du tissu de la gorge, du palais mou et de la langue lors de la prise d’air.

L’apnée du sommeil survient lorsque vous cessez de respirer.

Cela s’accompagne d’une diminution des niveaux d’oxygène dans le sang.

Les apnées sont trois fois plus fréquentes chez les hommes que les femmes. Les personnes obèses, les femmes ménopausées et les personnes âgées entre 40 à 65 ans sont plus susceptibles de présenter des apnées.
 
Des troubles anatomiques peuvent aussi être à l’origine d’apnées, comme un palais mou épais, une langue élargie (macroglossie), de grosses amygdales, une obstruction nasale, un palais trop étroit, une mandibule et/ou le maxillaire trop en recul.
 
Des facteurs liés au mode de vie tels que le tabagisme, la consommation de boissons alcoolisées et les somnifères peuvent également influer l’évolution de l’apnée.

Parmi les maladies exacerbées ou provoquées par l’apnée du sommeil, l’hypertension est la plus courante (hypertension difficilement contrôlable), le diabète (type 2), l’obésité, la dépression, la perte de libido, des troubles de la concentration et de la mémoire.
 
Les complications cardiovasculaires sont très importantes dans le cas hypertension chez 60 à 90% des patients. Le risque d’AVC est également multiplié par 2 à 3 fois.
 
Des études récentes ont montré un lien entre les apnées du sommeil et la maladie d’Alzheimer.
 
Le risque d’accident (de roulage, au travail) est très élevé. En effet, les accidents de roulage peuvent être jusqu’à 15 fois plus élevés que la population ordinaire.

La suspicion d’apnée du sommeil repose sur une collecte approfondie des signes et symptômes. Le ronflement intense et les apnées sont le plus souvent observés par le partenaire. Les symptômes de somnolence diurne excessif sont très fréquents (somnolence ou endormissement à tout moment de la journée).
 
D’autres symptômes peuvent être présents: maux de tête, troubles de la libido (manque d’intérêt sexuel), troubles de la concentration et de la mémoire, bouche sèche, congestion nasale chronique (rhume chronique), nycturie (augmentation de la fréquence des mictions la nuit), les cauchemars, le somnambulisme, l’irritabilité. Le patient peut parfois présenter des symptômes évoquant une dépression, une fatigue musculaire rapide pendant l’exercice, une maladresse dans les activités quotidiennes, des troubles de l’attention.
 
Le diagnostic est effectué par la réalisation d’une polysomnographie (tests effectués pendant le sommeil lors d’une hospitalisation). Afin de déterminer le stade de sévérité de la maladie, la polysomnographie permet de calculer le nombre d’apnée-hypopnée par heure. Un cas léger d’apnée-hypopnée du sommeil se caractérise par un nombre moyen de 5 à 15/heure, un cas moyen entre 15 à 30/heure, et sévère lorsque celles-ci dépassent les 30/heure.

Quelles sont les options de traitement?

Le traitement visera à corriger le ronflement et les apnées afin de prévenir les complications secondaires dues aux troubles du sommeil, aux problèmes respiratoires et à l’oxygénation du sang.
Le succès du traitement repose principalement sur des principes d’hygiène de vie et de régime alimentaire, tels que la réduction de poids, l’arrêt du tabac et des boissons alcoolisées. Les somnifères sont contre-indiqués en raison d’une éventuelle dépression du centre respiratoire.
Le traitement principal du syndrome d’apnée du sommeil consiste à l’utilisation de la CPAP (Ventilation en pression positive continue).
 
L’insufflation d’air à travers un masque relié à un compresseur permet de maintenir les voies aériennes supérieures ouvertes à tous les stades du cycle respiratoire.
 
Ce traitement est efficace, mais parfois mal toléré par le patient nécessitant une attention particulière sur la compliance du patient.
 
En effet, afin d’obtenir un résultat satisfaisant, celle-ci doit être utilisée pendant au moins 5-6 heures/nuit.
Apnée du sommeil et ronflement
Apnée du sommeil et ronflement

Lorsque la CPAP est mal tolérée ou lorsque la propulsion (avancée) de la mandibule montre des résultats satisfaisants, l’utilisation d’une OAM (orthèse d’avancée mandibulaire) peut être indiquée.

Cet appareil à appui dentaire permet d’avancée la mandibule, augmentant ainsi l’espace intrabuccale et l’ouverture des voies aériennes supérieures.

Les appareils dentaires sont particulièrement indiqués en cas de ronflement, d’apnée légère à modérée, sans nombreux symptômes, ou en cas d’échec de CPAP.

La chirurgie peut également avoir lieu dans le traitement du syndrome d’apnée du sommeil, en particulier en cas d’anomalies anatomiques évidentes.

Ces opérations concernent les tissus mous (langue, palais, gorge et les structures osseuses).

Le chirurgien maxillo-facial pourra proposer un traitement chirurgical mais un bilan complet des structures osseuses et dentaires devra être réalisée afin d’évaluer la possibilité ou non d’une intervention des mâchoires.

Selon la dysfonction maxillo-faciale, différentes interventions peuvent être réalisées telles que : la distraction palatine, l’ostéotomie d’avancée de Lefort I, l’ostéotomie d’avancée de Dalpont-Obwegeser.

Ces interventions sont reprises dans la rubrique de chirurgie orthognatique.